Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Buveur de poèmes, le blog de Franck Kukuc

Des battements par minute

4 Décembre 2018 , Rédigé par Buveur de poèmes

Une fois encore, c’est une histoire de changement de cap, d’un périple vers une vie meilleure, où tout ce qu’on a fait et tout ce qu’on fera est et sera d’être pleinement en accord avec son for intérieur. Plus de barrières, une seule ligne de mire : la recherche constante d’émotions, de virées épiques entre nature et humanité.

Il faut imaginer que ce que je vais vous conter (c’est la période des histoires, des contes qui si la fin n’est pas belle nous enseignent au moins quelque chose) a sa bande son, en plus des images, des mots que je vais vous confier.

Il y a mon anniversaire. Un peu avant la fête surprise que mon Elle a programmé, je discute en voiture avec mon fils. Ce que vous saurez ici c’est qu’il apprend l’alto depuis 4 ans et qu’il est fan de Bpm (le beat/battement par minute), la musique électro.  Comme tout bon papa, je partage, discute de mon choix et suis à l’écoute des siens. Là, je lui fais écouter la source de mes récentes émotions musicales avec le duo « The Blaze » et le morceaux « She » de leur album « Danhehall ». On parle importance de l’écho, de la voix trafiquée mais très humaine, ça semble venir du tréfonds. On tend l’oreille vers la mélodie, la rythmique très physique aux boucles répétitives. Quelques heures plus tard, je bois le présent de mon ami Bertrand Denizot de la cave-restaurant L’Accord Parfait à Lavaur (81). C’est « Sur le Zinc » de Chloé Barthet et Frédéric Almazor.  Du Faugères  de potes, de clin d’yeux complices !

Quelques semaines passeront. Et un samedi soir, je rencontre Chloé en fin du salon qu’a organisé Bertrand pour notamment fêter les 5 ans de sa cave. Elle est en pause, pas moi. Sa gamme, son sourire qui  croque la vie, puis tout à coup dans le verre le vin « Côte à côte ». Un bouchon sur la table, dessiné dessus deux silhouettes qui semble vous saluer, les  pieds ancrés dans la colline.  Je n’ai jamais ressenti le phénomène de synesthésie, soit un bouleversement des perceptions sensorielles, un trouble, disent certains, où les sens s’associent. Par exemple une lettre, un mot seront ressentis comme une couleur, une forme. Moi je n’en « souffre » pas,  j’emploie simplement la synesthésie en figure de style comme, pour ne citer qu’eux, Rimbaud et Baudelaire.

« Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,  Doux comme les hautbois, verts comme les prairies »

Syrah, mourvèdre, grenache, carignan, avalés, à l’intérieur, et revient alors le tempo de The Blaze… Une rythmique qui  va crescendo comme le choix d’une vie quand il est bon. Janvier 2016, Richard et Victor, deux coopérateurs (l’un des deux ne voudra jamais revenir sur ces terres qu’il aimait tant) se séparent de leur terre et passent le relais à Chloé et Fred.  Côte à côte, entre les collines, entre Sol y sombra, elles et il désirent. Sur cet ilot enchâssé de schiste, entouré de bois, un couple, une petite fille à venir. Qui des deux du couple a embrasé l’espérance de meilleur pour une vie de vignes ? Il y eut l’humanitaire au Mali seule, l’entreprise entre pétrole et gaz pour le rencontrer, et en duo l’envie de vie, de vins. Une envie née puis entretenue depuis un loft de Notting Hill, quartier de Londres où Chloé travaillait pour un importateur de vins. Fred continue dans la partie direction financière. Puis c’est la lecture du livre de Catherine Bernard, une femme qui raconte son changement de vie de ville en vignes. Ça inspire, donne le souffle nécessaire. Si un jour ils ont jeté les angoisses urbaines par la fenêtre c’est  pour rester debout. Ils ont fait table rase pour un futur qui se finira sur le zinc. A se régaler la Vie jusqu’à satiété et perte de vue.

Ah ça, ils en ont caressé des côtes ! Du Rhône jusqu’à celles de leur terre de Faugères. Ici, entre schistes bleus et gréseux, la succulence des épices, de la garrigue, pas forcément l’exubérance du cassis, de la groseille, fraise comme d’autres mais une sacrée fraîcheur à ciseler sur 5 hectares déjà bio. Une partition à jouer entre nadir et zénith, la course du soleil pour repère, leurs gestes en adéquation avec les saisons.

Le WSET niveau 4, la formation BPREA à Aix, les apprentissages chez les  domaines de Belhambrée à Puyricard et Gourt de Mautens, Jérôme Bressy, Tautavel, tout ça palpite dans les veines de Chloé.

J’ai bu une gorgée de Côte à côte et j’ai vu tout ça (Bon pour les noms, les adresses je les ai obtenues au téléphone  il y a quelques jours). J’ai écouté à nouveau de l’électro en écrivant cette histoire et il m’a semblé apercevoir les silhouettes d’un homme et une femme grimper une colline, celle du levant. Un son de clavier, des tempos comme un essoufflement entre vignes enherbées, un émerveillement, une envie de bouger sa tête de gauche à droite, oui, Oui, se dire j’y suis arrivée et main dans la main, au sommet, regarder l’autre colline en face, celle du couchant où la syrah est plus fraîche, se retourner vers lui, lui Fred, lui dire : A présent, je vais te former. Pour le chai, on verra plus tard et puis sinon... Sinon on demandera à Jérôme Rateau s'il peut nous faire de la place. Sourire, Rire, la main libre sur le ventre.  Sentir l’accord d’Erin à venir. Avenir.

 

 

 

 

 

Merci Eva, Céline Oh Capitaine, mon Capitaine, Philippe de m'avoir inciter à écrire un jour.

Une tuerie, un vin de Serrals Killers
Une tuerie, un vin de Serrals Killers

Une tuerie, un vin de Serrals Killers

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article