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Buveur de poèmes, le blog de Franck Kukuc

VDV #76 : En mai bois ce qu'il te plaît

31 Mai 2015 , Rédigé par Buveur de poèmes Publié dans #VdV

En mai bois ce qu'il te plaît !
Ce vin, il vous plaît particulièrement parce que :
1/ vous adorez l'appellation, le cru et que vous trouvez que c'est le (ou l'un des) meilleur représentant
2/ vous adorez le cépage, unique ou majoritaire
3/ vous adorez le vigneron, c'est un copain, ou un type très sympathique, ou encore un vigneron "juste" remarquable
4/ vous adorez l'intérieur mais aussi l'extérieur, l'étiquette, la bouteille vous font craquer
5/ vous ne savez pas pourquoi mais vo
us boiriez de ce vin tous les jours ou presque."

76e édition des Vdv. Nathalie Merceron, présidente indulgente.

Vendredi n’est pas dimanche.

C’est un parc où tu organises un apéro sur le pouce. C’est un apéro - tribu avec ton Amour, tes enfants, son enfant.

C’est un parc où tu organises un apéro sur le pouce. C’est un apéro - tribu avec ton Amour, tes enfants, son enfant.

"Le mal de tout ce qui est merveille"

Il y a juste un jour où l'on s'impose de se graver des souvenirs... ne serait-ce qu'une seconde de soleil au travers des mèches de cheveux d'un être aimé. On la vit cette seconde, on ne la traverse plus. Elle devient aussi longue que durera notre mémoire.

Un vin qui plaît, c’est un moment. Surtout une seconde. Surtout pas de caudalies, on ne formule pas. Caudalie, j’aime pourtant la force évocatrice de ce mot.

Mai.

C’est un parc où tu organises un apéro sur le pouce. C’est un apéro - tribu avec ton Amour, tes enfants, son enfant. T’es là avec ton vin, tes verres gravés, souvenirs de salons. Tu n’as pas amené de gobelets plastiques ou en cartons. Tu souris déjà et revois la dernière scène de Sideways. Tu sais qu’il ne faut pas trop scénariser le bonheur mais tu ne peux t’en empêcher. Tu as ta coupelle de tomates cerises. Tes sablés romarin et fromage de chèvre, tu les as extrait de leur sachet marqué d’un sceau de grande distribution. C’est mieux. Tu rêverais presque d’un déjeuner sur l’herbe. Tu ne veux pas une scène de film réaliste, tu veux un tableau qui impressionne. Tu verses le vin. Il est rouge, vif, vivant. Tu ne l’as pas senti, goûté que déjà tu en parles. Tu voles les instants de découverte de ton autre toi, Elle. Tu dissertes en croyant apprécier l’instant. Tu racontes cette bouteille de Loire. Un monopole des environs de Puy Notre Dame. Finalement, t’es chiant à vouloir rendre ce moment heureux. Tu voudrais lâcher prise.

Mai.

C’est un couple éméché et heureux qui t’invite à rejoindre sa danse. Ils sont là, à côté. Ils titubent et surtout ils rient à un ciel étoilé en plein jour. Leur vin est aussi bon que le tien puisqu’il les rend heureux. N’est-ce pas cela que l’on recherche avant tout ?

Et si vous n’aviez pas les enfants, Elle et toi, vous partageriez les vins. A danser sur des musiques populaires, voire ringardes. A se foutre des regards, pieds nus dans l’herbe. Pour un peu plus, tu oublierais l’ivresse pour juste te saouler.

Mai et faire ce qu’il te plaît. Il n’y aurait plus de conditions sociales, de mots. Il y aurait juste des regards perdus dans la vague de brins d’herbe. Pas de nature, de bio, de soufre, de sans. Ciao les détenteurs de vérités, les querelles de clocher. Juste du bon.

Juste une boutanche à sourires…

Mais non, depuis un temps finalement infime, ta vie c’est les mots. Tu pratiques tellement qu’il en sort encore à cet instant. Alors tu souris, t’es déjà ce petit vieux qui observe, qui voudrait rejouer. Tu regardes ce couple qui ne connaît pas ce qui est « bon ». Et ton sourire est plein d’indulgence.

Elle, elle a bu tes micro-secondes de réflexion. Elle sourit et son sourire vaut tous les commentaires. Il abattrait les propos de mauvais méchants. Des gorgées comme une pichenette aux mots qui jugent. Ecrire une défense c’est parfois alimenter le fiel. Toi, tu as tressailli au matin pour une moquerie sur un nom de famille. Ça te rappelle ton nom, ton père comme lui.

Tu bois, fermes les yeux.

Eolithe,

Eolithe 2012 comme une mine de crayon papier sucée,

La graphite de la Syrah. d’Hervé Souhaut,

La mâche d’une violette,

Des feuilles de chêne,

Des roses fanées,

un fil de zan.

Au bout du plateau du Brossay,

Une faille du jurassique pour un monopole,

Beaucoup d’oxyde de fer, de silex pour une touche de sang,

Vin sanguin,

Un étang creusé pour la biodiversité,

Des têtards, des libellules,

Des chauves-souris pour manger les vers de grappes,

Des fleurs semées pour accueillir les insectes pollinisateurs,

Des arbres plantés en prévision du réchauffement climatique,

Deux frères jumeaux qui vous font douter de l’astrologie,

Adrien, discret, à la vigne,

Guillaume, grande gueule que j’ai adoré détester, au chai,

Son regard d’enfant quand il demande

A la fin d’une dégustation d’anthologie « ça vous a plu ? »

Une sculpture de baobab sur un mur,

Un rappel à Madagascar,

Un tronc, de vraies racines,

Deux papas qui de là où ils sont peuvent être fiers.

Une ressemblance frappante : la sensibilité "Brownienne". Crédit photos : Frédéric Ahishakiye
Une ressemblance frappante : la sensibilité "Brownienne". Crédit photos : Frédéric Ahishakiye

Une ressemblance frappante : la sensibilité "Brownienne". Crédit photos : Frédéric Ahishakiye

Tu ouvres les yeux, tu as bu,

Tu as ces quelques lignes en pensées pour tous ceux qui accompagnent la vigne :

« Je veux ton rire dans ma bouche
Je veux tes épaules qui tremblent
Je veux m´échouer tendrement
Sur un paradis perdu…

Et le temps : j´en fais mon affaire » *

Château de Fosse-Sèche
Lieu-dit Fosse-Sèche
Vaudelnay
49700 Brossay
TELEPHONE: +33 (0)2 41 52 22 22 FAX: +33 (0)2 41 67 02 52

Email : contact@chateaudefosseseche.fr


Coordonnées GPS : lat. 47.157484 / long. -0.208386
Entrer "lieu-dit Fosse-Sèche, 49260 Vaudelnay"

* « Déranger les pierres » - Carla Bruni (Et oui !)

Crédit photos : Frédéric AhishakiyeCrédit photos : Frédéric Ahishakiye

Crédit photos : Frédéric Ahishakiye

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